Blaise Pascal et sa “nuit de Feu”

Blaise Pascal était un célèbre mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, écrivain et théologien français du 17ème siècle né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand.

Il est surtout connu pour ses contributions exceptionnelles dans les domaines des mathématiques et de la physique, ainsi que pour ses travaux sur les probabilités.

On lui doit en la matière notamment le célèbre “Pari de Pascal”, qui est un argument philosophique et théologique où il développe toute une logique de réflexion sur la croyance en Dieu, son intérêt par rapport à une “non croyance”, surtout pour convaincre les esprits les plus cartésiens et matérialistes de son temps.

Toute son argumentation vise à faire prendre conscience par la logique que le fait de croire en Dieu a plus de chances de gains potentiels que le fait de se conduire en mécréant.

Dans son pari, il ne nous dit donc pas que l’existence de Dieu est certaine (ce n’est pas en tous les cas ce qu’il essaie de défendre), mais il l’analyse en tant que probabilité et cherche à faire le bilan des différentes combinaisons possibles….

Il représente ce bilan en 4 grands types de catégories :

• Si vous croyez en Dieu et que Dieu existe, vous gagnez le salut éternel.
• Si vous croyez en Dieu et que Dieu n’existe pas, vous ne perdez rien de significatif.
• Si vous ne croyez pas en Dieu et que Dieu existe, vous risquez de perdre le salut éternel.
• Si vous ne croyez pas en Dieu et que Dieu n’existe pas, vous ne gagnez rien de significatif.

En conclusion, Pascal en arrive au fait de dire que le choix de la raison nous invite lui même à croire en Dieu, car au final on a plus à y gagner qu’à y perdre !
Cela a évidemment fait débat en son temps et continue à faire couler beaucoup d’encre, mais il y a un autre point qui m’intéresse ici…

Ce que l’on sait peut être moins, c’est que Blaise Pascal a eu lui même une très importante et intense “révélation mystique” au cours de sa vie, et fait intéressant pour l’astrologue, celle-ci a été datée et publiée par ses soins, donc on peut en analyser ses influences astrologiques : le 23 novembre 1654 “d’ environ dix heures et demie du soir jusqu’à environ minuit et demi”, qui changera drastiquement sa vie et sa vision du monde, et qui restera connue sous le terme de “sa nuit de Feu”.

Cette expérience a eu un impact profond sur sa vie et a marqué un tournant majeur dans sa quête spirituelle, en se convertissant et en se rapprochant drastiquement de la foi chrétienne, il a connu ce que l’on peut qualifier de “puissante ouverture christique” (nous verrons qu’il vivait un transit neptunien particulièrement important !).

Cette nuit là, alors qu’il était malade, il fut soudainement saisi par une expérience mystique d’une profondeur et d’une intensité extraordinaire qui l’a subjugué complètement.

Il eut une profonde vision de Dieu et de la foi chrétienne qu’il a décrit plus tard lui même comme une “nuit de feu” en référence à la chaleur et à l’ardeur spirituelle qu’il ressentit, et il écrivit directement ses impressions et pensée du moment, dans un court texte intitulé “mémorial” où il dit se reconnaitre en la personne de Jésus.

Cette expérience le conduira à changer drastiquement sa vie, en se rapprochant notamment de la question religieuse et de l’approfondissement de sa foi (délaissant quelque peu les mathématiques qui étaient sa passion première).

La “Nuit de Feu” de Blaise Pascal astrologiquement

Concernant son thème natal on retient le 19 juin 1623 mais malheureusement en l’absence d’heure de naissance fiable, on doit se contenter de son thème en maisons solaires (Soleil centré sur l’Ascendant).
Avec cette technique, on n’aura donc pas le bénéfice de la domification, mais on ne sera pas induit en erreur par une mauvaise domification non plus ! (on préférera donner la priorité à l’interprétation des aspects et positions en signes)

Hors interprétation de domification donc, on voit assez peu d’influences transpersonnelles majeures dans son thème natal ci dessus.
La plus grosse peut être dans la Lune Poissons, qui accroit la réceptivité émotionnelle, et aussi sur son Mars Capricorne, qui se trouve donc en carré franc à Neptune et au trigone franc de Pluton (ce qui peut former une pression évolutive transpersonnelle importante sur cette partie de son Animus, mais qui reste plus donc à découvrir et à sublimer, qu’une base pleinement acquise ici, ce qui peut être surtout le sens du carré).

Pour les progressions secondaires du 23 novembre 1654 ci-dessus, il n’y a pas énormément de contacts à relever, citons surtout la Lune progressée qui arrive en conjonction à son Pluton natal, et le Soleil progressé qui est toujours en orbe d’influence de conjonction à sa Vénus natale, mais depuis pas loin d’un an et demi !

C’est donc surtout la conjonction de la Lune progressée à Pluton natal qui attire le plus l’attention comme facteur déclencheur de court terme.
C’est un aspect qui reste emblématique d’un processus alchimique de Calcinatio, dont on voit bien qu’il correspond en partie à merveille de cette description de la “nuit de feu” qu’il nous donne.

On aurait pu s’attendre à des progressions solaires plus fortes et majeures, compte tenu de ce qu’il décrit comme changement majeur de son individualité et de la force du processus…

Mais ceci dit ne pas perdre de vue ici la nature très soudaine, spontanée, éphémère, de cette “nuit de Feu”, ce n’est pas pour lui quelque chose qui s’est construit dans le temps sur plusieurs mois, mais bien quelque chose qui est advenu un peu comme un cheveu sur la soupe, qu’il n’attendait pas du tout, et qui va bien donc avec la nature de facteur déclencheur de court terme de la Lune progressée.

Ceci dit, si les progressions nous donnent donc peu d’indices à exploiter sur la force majeure du processus qu’il a vécu, on retrouve plus de choses à dire du coté des transits, voir ci-dessous.

Ce qui ressort de ses transits actifs le 23 novembre 1654, c’est surtout une très grosse valorisation neptunienne !

On voit le transit de Neptune qui retrouve en phase aiguë le carré à sa Lune natale depuis l’exaltation en Sagittaire.

Il y a aussi le transit de Pluton insistant au trigone franc à son Neptune natal, lui même activé aussi par une conjonction du transit de Mars en phase rapide.

Et il y a aussi le transit de Jupiter fort en domicile Poissons, qui vient de reprendre une marche directe pour retourner de manière véloce les mois suivants en conjonction à sa Lune.

Beaucoup d’activations de forces neptuniennes donc, qui impriment pour leur part un processus alchimique de Solutio, très “dissolvant”, très universalisant et christique (c’est sa nature fondamentale).

On sait que les 2 processus de Calcinatio et de Solutio s’articulent souvent ensemble, c’est rare de n’en vivre qu’un seul sans aucune part de l’autre, et c’est donc ce que l’on retrouve pleinement ici.

Dans le témoignage de Blaise Pascal, c’est surtout la nature neptunienne qui semble revenir et qu’il semble le plus décrire, mais la dose plutonienne intervient forcément ne serait ce que pour “détruire” définitivement certaines anciennes bases de personnalité…

Ce qui semble beaucoup le cas chez lui, il y a vraiment eu dans sa vie un “avant / après” majeur après cette “nuit de feu” (rien que ce terme qu’il a trouvé nous renvoie plus à la nature de Pluton qu’à Neptune !), un processus qui n’a pu être au passage que destructeur vis à vis de ses anciennes stabilités…

Ce qui ajoute aussi à la nature “soudaine” de ce processus, c’est qu’on voit bien ici que ce sont des transits majeurs qui sont arrivé “d’un coup”.
Il y a pas eu par exemple un processus de fond, pendant plusieurs années, où Pluton ou Neptune auraient pu faire de nombreuses actualisations, qui auraient en quelque sorte “préparé le terrain” (permettant de devenir qu’il se brassait quelque chose d’important au long terme au niveau transpersonnel).
Cela a peut être eu lieu en partie inconsciemment pour la “montée neptunienne” (sur quelques mois), mais rien de plus, et c’est le 23 novembre 1654 que la goutte d’eau spirituelle a fait déborder le vase transpersonnel, alors qu’aucun autre transit de fond ne le laisser présager récemment réellement…

On mesure ici au passage aussi la difficulté du travail d’astrologue et de la discipline astrologique, car si on se pose la question de savoir “est ce que l’on peut prévoir avec précision toute la violence évolutive du présent processus raconté ?”, la réponse est dans le présent cas : probablement non…

Les progressions secondaires ne sont pas assez “violentes et profondes” à ce niveau pour cela, et du coté des transits, même si il est assez facile de déceler les influences neptuniennes majeures de la période à cette date et sur les mois environnant, ce ne sont pas en l’occurrence ici “des transits hors du commun”, ils font partie de ce que l’on peut retrouver assez couramment dans la vie d’une personne, donc n’attirant pas forcément hyper l’attention à la mesure du processus évolutif puissant décrit.

Bien sûr c’est dommage ici de ne pas avoir la domification, qui pourrait donner des indications intéressantes supplémentaires, mais ceci dit on décèle déjà beaucoup de choses de cette carte en maisons solaires et des aspects.

La leçon astrologique finale pourrait être en tous les cas : ne jamais sous-estimer la violence potentielle d’un transit ou d’une synergie particulière autour d’une fonction planétaire, même si elle a de faibles représentations en nombre !

Voilà, c’est un peu ici un “nouveau format” d’article, où je tente de lier une personnalité importante à un fait majeur de sa biographie…
N’hésitez pas à me dire si ce type d’approche vous plait et que vous en souhaitez d’autres ! 🙂