Ici il ne s’agit pas de décrire les mécanismes astrologiques à proprement parler tel que je peux le faire dans d’autres articles, mais plus de comprendre les mécanismes psychologiques qui opèrent lorsque l’on mène l’étude de son Thème natal.
Comme Dane Rudhyar le répète à longueur de ses écrits, le simple fait de commencer à étudier son thème crée intrinsèquement et obligatoirement des changements psychologiques profonds, et cela opère un processus totalement irréversible, de la même façon qu’un papillon ne pourra plus jamais redevenir une larve ou une chrysalide au cours de son cycle de vie…
Chronologiquement, ces changements psychologiques n’adviennent pas n’importe comment dans un sens anarchique, mais bien dans une logique progressive, où chaque phase prend sa place une fois la précédente intégrée.
Phase 1 : Compréhension
La première phase tend à être plus “intellectuelle”, il s’agit de la phase d’analyse, de décomposition, de prise de conscience, où le Logos intervient plus directement…
C’est la découverte “j’ai un thème natal”, que contient il ? que dit il ?
Comment expliquer cette Synchronicité astrologique ?
Beaucoup de questions tendent à se bousculer et l’on peine réellement à structurer des réponses…
C’est une phase très “exploratrice”, empirique à certains égards, il s’agit aussi en quelque sorte de mettre des mots sur ce qui a été ressenti déjà précédemment de manière plus ou moins confuse.
Cette compréhension a évidemment plusieurs “étages” selon la complexité du schéma natal et selon la profondeur de l’interprétation que l’on peut lui donner.
Phase 2 : Intégration
Cette phase consiste plus directement à “ressentir” consciemment ses énergies natales à l’oeuvre dans son être, dans sa vie, cela aux fins par la suite de pouvoir les transformer, les transcender, les sublimer, dans un temps futur…
C’est une phase qui est plus “émotionnelle” et réceptive, qui demande plus directement une introspection, c’est la suite de la rationalité, où après avoir “compris” les schémas qui sont présents, on les “ressent” opérer en soi…
La logique analytique peut perdurer mais l’on pourra tenter de l’inverser, par exemple en se disant “je ressens cela, à quoi est ce que ça correspond dans mon thème ?”, et ainsi on s’ouvre tout un autre champ de recherche, y compris au niveau des différentes actualisations que notre thème natal “subit” en Transits et Progressions, et qui viennent moduler son accomplissement.
Phase 3 : Sublimation
C’est un peu la phase finale qui opère la synthèse des 2 précédentes, on a compris les schémas, on les ressent à l’oeuvre, on les domine en leur donnant une extériorisation consciente pour éviter leur expression “forcée” au travers de la fatalité ou de compulsions, et l’on essaye évidemment de donner “la meilleure mesure possible” de nos énergies natales avec le moins d’inconvénients possibles.
Cela peut correspondre à certains égards à un travail chirurgical, puisque l’on a tenté de structurer les choses, les comportements énergétiques, on les a ciselé pour en modifier la nature profonde si l’on peut dire.
On a atteint la meilleure version possible de soi, on a transcendé les Complexes, opéré les deuils nécessaires, on réalise la meilleure expérience d’incarnation possible, on s’approche de ce que Jung appelait l’Individuation, le contact du “personnel” à une certaine part du “collectif”.
Si l’on admet le lien entre l’image que l’on a de soi et de la réalité, avec nos actions et nos réactions, alors on comprend que presque mathématiquement, symétriquement, en agissant ainsi sur une donnée de l’équation (la compréhension du thème natal), tout le calcul change, l’équation est différente donc son résultat aussi (nos actes et la “réalité”), la chenille est devenue papillon…
Crise et créativité
Il ne faut pas s’y tromper, tout ce schéma d’évolution est à proprement parler “une crise” dans le sens étymologique profond de décision, de jugement, de séparation du bon grain de l’ivraie, c’est tout le processus alchimique où la “Prima materia” a produit son “Grand Oeuvre”, c’est une crise de “croissance” intrinsèquement liée au développement global de tout le processus et donc forcément nécessaire à toute évolution (lire notamment aussi le livre “Crise et Créativité” de Dane Rudhyar).
Si la crise est impérative et ne peut être évitée, en revanche la forme qu’elle prend peut être au mieux canalisée, voire dans certains cas choisie, il n’est pas impératif qu’elle se passe dans la douleur et la violence d’une Dépression s’éternisant.
Plusieurs pièges sont ici à éviter, comme par exemple celui de la négation (“non il n’y a rien, je ne veux pas changer”), celui de reculer (“je veux revenir à un état antérieur, à avant”), celui de se dissocier (“ah oui tout cela c’est très bien, mais pour les autres !”), beaucoup de comportements en réalité qui nous renvoient à un stade enfantin où l’on refuse de faire face aux réalités.
C’est généralement là que les processus sont les plus douloureux car la psyché s’accroche à des schémas obsolètes, elle tente de reproduire en boucle des choses qui ne sont plus d’actualité, et c’est évidemment là que l’on peut être mis face à la réalité de manière brutale et fatale, par la force des choses, la personne n’a pas pris l’initiative des changements, fort bien ce sera la vie qui imposera la maturité !
En réalité, l’évolution humaine se résume soit à l’action soit à la passivité, et tout l’intérêt de l’astrologie est de pouvoir accompagner cette phase activement. Le changement n’est jamais quelque chose de confortable, c’est toujours quelque chose d’insécurisant et d’anxiogène pour une majorité de personnes la plupart du temps, mais pourtant ô combien nécessaire à l’évolution, à l’adaptation, à l’assimilation, à la vie simplement en réalité…
Bien sûr dans les faits, beaucoup de choses peuvent moduler tout ça et le trait commun est qu’il faut souvent plusieurs cycles, plusieurs passages (y compris les fameuses Rétrogradations), donc pour tout le monde cela prend invariablement du temps incompressible !
L’astrologie ne sert pas à éviter les crises biologiques, individuelles, émotionnelles ou encore sociales, car celles-ci doivent advenir dans toute vie pour son changement, elles sont nécessaires au développement final et global de la personnalité, mais la liberté individuelle de chacun consiste à leur trouver un sens juste et à comprendre leurs significations profondes, et là l’astrologie trouve directement sa fonction principale : prévenir et donner du sens.
Bonjour Guillaume,
Abonnée depuis peu chez vous, je prends connaissance de vos enseignements au fur et à mesure.
J’ignore si ma question sera à l’ordre du jour, cependant, je la pose, d’autant qu’elle me préoccupe de façon concrète.
Comment, au juste comprendre la maison 7 ?
S’agit-il de l’impact qu’on a sur autrui, ou au contraire, l’impact que celui-ci a sur nous ?
Par exemple, si cette maison 7 est en taureau, est-ce à dire que la teneur de ce signe caractérisera la manière dont on ressent et vit les autres, ou bien notre propre influence sur les autres ?
Merci à vous.
Bonjour,
Je vous conseille ces lectures pour trouver réponses à votre interrogation :
https://passion-astrologue.com/maison-7-descendant-en-astrologie-les-autres/
https://passion-astrologue.com/les-projections-en-astrologie/
https://passion-astrologue.com/comment-utiliser-integrer-projections-evoluer/
https://passion-astrologue.com/mecanismes-de-projection-des-planetes-personnelles-premiers-pas-de-synastrie/
Bonjour,
Je me permets de poster un commentaire motivé par les vôtres, car, vous parlez de la longueur, et c’est un sujet qui, je trouve, n’est pas beaucoup abordé.
La longueur qui frustre, qui est contradictoire à notre idéal présent, notre besoin pressent.
Je pense ne pas être seule dans cette situation qui est un peu délicate. C’est-à-dire que je pense qu’on est beaucoup à comprendre et savoir que “les choses doivent se faire”, bien sûr.
Mais ensuite, en attendant, on peut avoir besoin de vivre pleinement tout ça, sans être dans une position d’attente. Bien sûr, on optimisera tout ce qu’on peut faire “en attendant”, mais je pense justement que pour éviter cette situation qui peut produire une forme de rancœur envers la vie, l’un des plus gros challenges que nous avons, tout du moins à notre époque, est de se sentir suffisamment libre et énergique pour vivre au mieux notre vie et donc les transits qui nous mettent dans une forme d’attente.
Le challenge est, je pense, de ne pas avoir l’impression que l’on doit attendre.
Car après tout, qu’est-ce donc que cette idée, cette sensation, si ce n’est qu’elle soit liée à notre contexte social passé et présent ?
Certains vivent ces “attentes” sans attendre et semblent vraiment épanouis (oui d’accord, ils sont rares !), et je pense qu’on pourrait par exemple s’inspirer de ces personnes pour voir comment organiser notre vie au mieux par nous-même pour nous-même, comme eux, quand bien même ils ne s’aperçoivent pas eux-mêmes de leurs qualités ou leurs forces.
Bref, vous l’aurez compris, cette question me touche particulièrement, et j’ai besoin d’y trouver une réponse satisfaisante pour la suite, tout comme à mon avis, beaucoup d’autres dans cette situation.
A mon avis, on doit déconstruire beaucoup de schémas sociaux et interpersonnels. Des conditionnements “barrières”, qui nous endiguent depuis trop longtemps.
A chacun son rythme, ses délais, en fonction de sa situation présente.
Mais bordel, arrêtons d’attendre, sans pour autant se précipiter.
En plus, il semble qu’il soit l’heure, justement.
Bonjour,
Oui “l’attente” est surtout une vision des choses personnelle subjective, elle n’a pas forcément de réalité objective, le flux de la vie est constant…
On peut se dire différentes choses comme le fait que ces phases sont “préparatoires” et à ce titre ont une fonction pleinement active…
Le conseil d’interpréter son propre thème est des plus judicieux.
De lien en lien nous trouvons ce qu’il nous faut au moment et nous invite à approfondir des points précis par d’autres lectures. L’intégration se fait progressivement, les pics de crise peuvent être accompagnés et sublimés. C’est passionnant et exigeant.
Actuellement le transit Saturne- Pluton, que j’ai en maison X touche de plein fouet le Cancer mon signe de naissance. La remontée de peurs ancestrales pourrait être paralysante et interprétée comme un échec si je ne comprenais pas que c’est la traversée nécessaire, la « porte » pour accéder libre à des plans spirituels lumineux aimants et créatifs.
De plus, voir que les capacités à mettre œuvre sont là et repérer les secteurs où c’est le mieux de les utiliser donne confiance. Je crois que dans un thème problèmes et potentiel de solution vont de pair. Si ce n’était pas ainsi la Vie serait vraiment injuste.
Bonsoir,
Oui nous sommes de nouveau d’accord sur ces différents points… 😉
Les épreuves sont proportionnelles à leur potentiel évolutif, ce qui ne tue pas rendant plus fort…
En réalité l’humain a une plasticité mentale et émotionnelle lui permettant de “gérer” son évolution, de l’aménager, c’est le seul animal ayant cette capacité là… 🙂
oui c’est d’ailleurs bien le problème avec l’astrologie parfois. Comme on est “prévenu” des moments difficiles (car c’est souvent ceux là qui nous posent problème, on, se plaint rarement des bons transits …) on croit pouvoir y échapper eh bien non !! ce fichu “destin” ou karma ou travail par lequel on doit passer pour hausser notre niveau de conscience nous rattrape d’une manière ou d’une autre, ça nous travaille et il n’est pas aisé de rester humble face aux énergies qui nous sculptent. Au fond Freud (et il n’aimait pas l’astrologie et les astrologues souvent ne l’aime pas et pourtant que de liens entre les deux disciplines quand on veut bien les approfondir toutes les deux au delà des clichés) aussi avait raison quand il expliquait que nous ne sommes pas maître à bord de nous-mêmes et qu’il s’agit surtout d’accepter ce que nous sommes.
Le changement je trouve c’est souvent ça: cesser de lutter contre ce que l’on est et cesser de vouloir être ce qu’on est pas. et ça prends un temps fou mais fou !!!!
Oui dans l’absolu, dans un monde parfait, on devrait avoir un “astrologue de famille” (comme un médecin de famille), qui connaitrait tout le terrain familial, depuis la naissance des enfants, et pourrait donc accompagner les personnes, mêmes en “phases calmes” pour les aider dans leurs chemins d’évolution, et préparer les passages justement plus compliqués…
Oui votre définition du changement rejoint la définition du bonheur des bouddhistes : accepter ce qui est, ne pas vouloir à tout prix ce qui n’est pas… 😉
C’est si simple à dire et si dur à faire n’est ce pas ?
Il faut du temps oui, je suis heureux de vous l’entendre dire…….
Waouh ! ça donne envie de s’y mettre alors… Expliqué comme ça, d’une manière aussi simple et claire, moi je vous le dis : Vous allez être submergé de demandes…… ?Les vacances, c’était la vie d’avant 🙂
Mais il y a cette porte alors….. : Vous dites: “Si l’on admet le lien entre l’image que l’on a de soi et de la réalité, avec nos actions et nos réactions, alors on comprend que presque mathématiquement, symétriquement, en agissant ainsi sur une donnée de l’équation (la compréhension du thème natal), tout le calcul change….”
Merci à vous de nous la montrer ! ?
En réalité, tout le monde plus ou moins consciemment est sur un chemin d’individuation… Plusieurs sont possibles, certains peut être plus faciles que d’autres mais le tout est qu’ils correspondent à ce que nous sommes personnellement ! 😉
Alors là, de mon point de vue c’est peut être le meilleur article que tu aies écrit! Il serait intéressant de l’offrir à lire aux astro-sceptiques 😉
J’avoue que quand tu as évoqué la nécessité des cycles, j’ai tout de suite revu le cheminement de Saturne: son retour, puis transit en 12, carré à Vénus natale, et enfin transit en 1. C’est ce qui personnellement a accompagné – dans la douleur, il faut le dire – ma transformation en papillon 😉
Merci pour cet article plein d’intelligence et d’humilité.
Merci Estelle… 😉
Tu sais beaucoup des “astro-sceptiques” le sont simplement car ils n’ont jamais rien étudié de l’astrologie… Ils perdurent simplement sur des préjugés sans réelle connaissance ou base…
Oui les cycles sont longs et lents, c’est dur de faire intégrer aux personnes cette composante du “temps” (sûrement mes propres influences saturniennes qui parlent là 😉 )… On voudrait tous avoir tout, tout de suite (encore plus dans notre société moderne qui ne tolère aucune frustration), et c’est compliqué dans cette optique là, lorsque l’on commence à se dire et à comprendre que parfois certaines actualisations peuvent durer des années, voire des décennies… le transit de Saturne c’est de la gnognotte après, quand on commence à analyser par exemple le transit de Pluton sur un stellium, ou certaines rétrogradations de Vénus ou Mars en progressions… ça donne le vertige et je le comprends évidemment, mais la réalité est là, il faut des cumuls de cycles pour avancer et c’est -souvent- long…
Bonjour Christophe ,
Ton article est top ! Ma vision des choses est claire mais j’ai toujours du mal à mettre en mot ce que je ressens’ ce que je perçois. J’admire ta façon d’écrire si claire et explicative.
Merci à toi
Sandra
Merci beaucoup Sandra… 😉 j’espère que mes articles sont utiles justement au plus grand monde pour réussir à mettre en mots les choses…
J ai beau aimer l astrologie, mais alors je trouve toujours pas beaucoup de sens à ma vie, c est grave doc?? ?
En réalité le sens tu l’as peut être bien déjà mais c’est juste que tu ne réalises peut être pas le plein potentiel de tes énergies… il faut que tu fasses les “bons choix”…
J’espère que tu vas bien dans ton monde ?
Bah je suis vivante donc faut y aller , comme une lune noire sur le soleil!
Peut être bientôt tu seras comme un Jupiter à l’ascendant… 🙂