“Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d’entendre, ce que vous entendez, ce que vous comprenez…
Il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même…”
Bernard Werber
Cette citation résume bien, en peu de mots, toutes les difficultés qu’il y a à communiquer entre humains !
Donc elle résume aussi tous les efforts que l’on doit déployer dans un sens ou dans un autre, pour bien comprendre l’autre et pour bien se faire comprendre de lui, ce qui est loin d’être anodin et peut avoir des répercussions majeures sur nos incarnation…
On a le paradoxe d’être dans un siècle de communication, de ne jamais avoir eu autant d’outils à disposition pour échanger avec le monde entier, mais notre cerveau n’a pas évolué à cette même vitesse et reste toujours englué dans ses anciennes limitations.
La communication est vraiment un défi majeur universel, nous croyons la maitriser à minima, car elle est au coeur de nos différentes relations humaines, mais pourtant nous faisons tous énormément d’erreurs de communication en permanence, et qui ont parfois des impacts vraiment importants sur nos vies.
Soit par manque de compréhension vis à vis déjà de ce que l’on veut dire soi-même, comme encore plus vis à vis de ce que peut comprendre l’autre !
Les sources d’erreurs sont vraiment très nombreuses.
C’est un sujet en réalité qui n’a pas de fin, que l’on n’aura jamais terminé tellement il est complexe et tellement il dépend directement des propres personnes différentes qui sont impliquées, avec tout l’ensemble de leurs particularités et limitations propres.
Selon leurs énergies astrologiques natales, 2 personnes différentes peuvent très bien s’entendre facilement et spontanément, tout comme elles peuvent avoir aussi beaucoup de mal à communiquer, simplement car elles n’auront pas de “bases communes” (d’énergies astrologiques harmoniques similaires), donc elles auront plus de mal à établir des traits d’union dans leur communication (ce peut être une langue différente, mais aussi des valeurs différentes, culturelles, religieuses ou autres).
Astrologiquement, la communication se traduit beaucoup avec la fonction mercurienne, et l’on retrouve autant en elle la polarité réceptive de l’autre, c’est à dire l’écoute, que la polarité émettrice, la projection de soi sur les autres (par la parole, l’écriture ou autres).
Bien sûr d’autres facteurs astrologiques peuvent intervenir pour moduler les qualités de communication de chaque personne.
Car lorsque nous communiquons, il n’y a pas que Mercure qui s’exprime, mais bien l’ensemble de notre thème natal !
Dans ce cadre, Mercure n’est qu’une sorte de vecteur, il met en place différentes passerelles de communication, mais il ne remplit pas à lui seul la totalité de ce qui passera par ces ponts.
Pour cause, toutes les autres fonctions planétaires sont susceptibles d’emprunter ces passerelles, et on peut très bien avoir par exemple une communication martienne (pour confronter, persuader), une communication vénusienne (pour séduire, négocier), une communication neptunienne (avec une charge transpersonnelle), etc etc, et j’en passe !
Le chemin de la communication
On peut très bien se baser sur les différentes étapes évoquées par Bernard Werber pour comprendre plus en profondeur les mécanismes d’échange et pour améliorer sa communication globale.
Dans “Ce que je pense“, cela inclut toute la complexité de nos pensées qui doivent être clarifiées grâce à l’introspection et à la réflexion en amont (trier entre le mélange des émotions, des idées, des impressions subjectives).
C’est une étape très importante, qui agit en quelque sorte comme la couche la plus profonde, la racine : si déjà on ne clarifie pas ses propres pensées, on aura énormément de mal à les échanger avec les autres !
Comme le dit l’adage, “mal nommer les choses c’est ajouter aux malheurs du monde”, donc le premier pas est de bien identifier ce que l’on pense et d’être capable de se le décrire à soi même avec précision et sans faux semblants (c’est un peu aussi le proverbe “tourner 7 fois sa langue dans la bouche avant de parler”).
Si déjà, on n’est pas au clair avec cette étape là, il est illusoire de croire pouvoir être “bien compris” par l’autre !
Le “Ce que je veux dire“, c’est l’intention profonde derrière les paroles et échanges, d’où l’interrogation à se poser, si la forme que l’on veut donner à ce que l’on pense est la plus juste pour atteindre son but fondamental dans ce que l’on veut dire.
Cela est très difficile, car de nombreux biais cognitifs et inconscients viennent se greffer et influencer ce que l’on choisit de dire (ou de taire) et la manière de le faire (et cela peut être source de beaucoup d’incompréhensions en plus en fonction de la manière de recevoir le message en question par l’autre).
A noter que le but fondamental que l’on veut atteindre dans ce que l’on dit est de faire passer ce que l’on veut dire justement dans la communication, et cela peut être différent de ce que l’on pense, mais a trait donc beaucoup à l’interrogation sur la manière dont sera perçu le message par l’autre.
Dans “Ce que je crois dire“, c’est notre perception purement subjective liée à notre message, avec toutes les limitations qui nous caractérisent, avec l’inconnue totale sur la manière dont il sera réellement perçu par l’autre, ce qui peut donner lieu là encore à beaucoup de distorsions.
J’ai par exemple eu plusieurs fois le cas où j’ai pu dire personnellement quelque chose qui me paraissait totalement anodin et insignifiant de mon point de vue, mais où cela était pris de manière grave et importante par l’autre (de mon point de vue, l’autre “déformait” mon message, mais simplement car son propre prisme d’analyse et de décodage avait des références différentes des miennes, que j’étais dans l’impossibilité totale d’anticiper).
La partie “Ce que je dis” amorce la formulation effective de la pensée par le langage, verbal et non verbal d’ailleurs, avec toutes les limites possibles inhérentes au principe même de la communication (trouver et utiliser le juste vocabulaire suppose déjà d’avoir en soi une connaissance suffisante de mots, or apparemment les études récentes tendent à nous dire que l’humain moderne occidental utilise de moins en moins de mots dans son langage, ce qui traduit un appauvrissement considérable de la communication, d’où aussi probablement un accroissement de la violence physique).
Ici on est vraiment dans la mise en forme de la pensée, donc tout peut intervenir pour mieux se faire comprendre, comme choisir des mots adaptés à son auditoire, travailler sa diction et son attitude qui peuvent affecter la clarté du message, et ne pas oublier le poids du paraverbal (expressions faciales, intonations, etc, qui demandent certaines compétences même théâtrales utiles à avoir, ce qui n’est pas donné à tout le monde).
Avec le “Ce que vous avez envie d’entendre“, on passe de l’autre coté du miroir, c’est la manière dont le message est reçu par l’autre, ou plus exactement ici les attentes que l’autre a de celui ci “à priori”, et qui passent par ses propres filtres émotionnels et l’influence de ses préjugés, biais et croyances personnelles (ici l’autre projette en quelque sorte les réponses qu’il aimerait entendre de vous indépendamment de la réalité effective du message).
A noter que cette partie tend donc en quelque sorte à “préexister” avant le message dans la communication, puisque nous sommes tous plein d’attentes vis à vis de ce que l’on a envie d’entendre de l’autre, mais cela tend à relever donc plus “du fantasme” que d’une quelconque compréhension intellectuelle de la communication réelle.
C’est d’ailleurs une partie qui peut être très “dangereuse”, car elle tend à déformer la communication du message initial.
Le “Ce que vous entendez“, c’est la manière effective de comprendre et de décoder le message, qui là aussi repose sur la maitrise du langage (bonne connaissance du vocabulaire), mais peut être aussi influencée par la charge d’attention ou d’inattention (la capacité à se focaliser dans l’écoute), ou encore par différentes limitations qui peuvent nuire à la perception (problèmes dans les facultés de cognitions, capacités intellectuelles, etc).
Et enfin il y a “Ce que vous comprenez“, qui est le décodage du message en lui même et la manière dont il est surtout intégré par la personnalité d’autrui, ce qui peut indiquer une différence notable entre ce qui sera entendu et ce qui sera réellement compris par l’autre au final.
Dans ce qui est compris par l’autre, il peut y avoir tout ou partie du sens profond du message initial (le “Ce que je pense” et “Ce que je veux dire” initiaux), et cela peut être plus ou moins déformé en fonction de la qualité de la communication qu’il y aura eu entre les intervenants (en émission et en réception).
L’intégration du message par l’autre personne est un peu le processus final qui lui imprimera dans la mémoire cette communication, pour le cas échéant être réutilisée ultérieurement pour poursuivre les échanges, aussi si l’intégration est mauvaise, cela risque d’impacter profondément également des communications futures.
Avec toutes ces différentes étapes, et qui ont lieu inconsciemment à chaque message, on devine sans peine le nombre d’erreurs de communication qui peuvent se glisser facilement pour nuire aux échanges…
Pistes d’amélioration de la communication
Ici peuvent intervenir certaines règles importantes pour améliorer grandement la communication et la compréhension réelle du message, donc pour mieux vous faire comprendre, mieux projeter les énergies que vous êtes :
+Utiliser des mots simples et explicites pour fluidifier les échanges, et éviter les réflexions ambiguës qui peuvent avoir plusieurs sens à la fois (cela fait partie de la réflexion initiale et intervient dans la structuration des idées et de la pensée).
+Lire régulièrement des livres pour augmenter son vocabulaire et se familiariser avec différentes tournures de phrases.
+Essayer de réduire les concepts à leur plus simple appareil : au moins il y a de mots et de concepts abordés à la fois, plus la communication sera simple et facile à transmettre, mais cependant cela aura du mal à s’appliquer dans le cas de sujets complexes à gérer et à transmettre, qui demanderont l’acquisition impérative de certaines compétences et connaissances de base par les intervenants…
+Dans le protocole d’échange, déjà bien confirmer qu’un message a bien été reçu et même en reformuler la teneur avec ses propres mots (ce peut être par exemple un accusé réception qui reprend aussi les grandes lignes du message reçu), cela pour bien confirmer que le contenu du message initial correspond aux attentes en question des 2 cotés !
+Ne pas hésiter, pour s’assurer d’être bien compris, à demander des retours ou des reformulations, pour éviter les quiproquos. Par exemple si le sujet d’un message concerne une demande en particulier, celle ci peut être présente à 2 reprises dans le message, avec des formulations différentes, et l’on peut demander explicitement au destinataire ce qu’il en pense sous la forme d’une question interrogative (“es tu bien d’accord avec tel projet ? comment imagines tu de ton coté ce projet ?” etc etc)
+Bien écouter attentivement l’autre, et ne pas avoir peur de faire répéter en cas de doute sur une compréhension…
Je me rappelle avoir assisté à des “discussions”, où les 2 personnes continuaient à parler chacune de leur coté, sans écouter à un seul moment ce que disait l’autre en face, tellement obnubilées par leurs propres pensées, qu’il n’y avait plus de place pour rien recevoir d’autre !
A mes yeux, un bon communicant doit déjà savoir bien écouter, c’est plus de 50% du travail à faire pour une bonne compréhension.
Et ne pas avoir peur de poser des questions pour affiner sa compréhension, par exemple : “tu dis telle chose sur tel point, pourquoi ?”
Cela forcera la personne à reformuler son message et à le préciser le cas échéant, donc pourra renforcer la qualité et la profondeur de l’échange, en plus de lui prouver que vous l’écoutez et que vous essayez de faire un effort d’échange vers elle.
+Adapter sa communication à son auditoire au maximum ! Par exemple en parlant à des proches, on aura une complicité qui permettra des raccourcis de communication qui ne seront pas possibles avec des personnes inconnues…
En fonction de l’auditoire, les personnes ont des attentes et des compréhensions différentes, c’est un point qu’il ne faut pas négliger.
+Varier les modes de communication, oral / écrit ! Personnellement j’aime beaucoup la structuration de l’écrit, car elle permet une précision, un cisèlement de la pensée, à mes yeux beaucoup plus importants (certaines études scientifiques récentes semblent confirmer que les communications verbales et écrites font entrer en jeu des zones différentes du cerveau et correspondent à des mécanismes d’apprentissage et de transmission vraiment très différents).
Il n’y a aucun mode de communication qui soit forcément et intrinsèquement meilleur qu’un autre, mais essayez de cerner et de maximiser celui avec lequel vous êtes le plus à l’aise, cela ne fera que renforcer la qualité de votre communication.
+Pour les personnes assez jeunes et qui ont un intérêt ludique, pratiquez le théâtre !
C’est une discipline qui peut être très intéressante à découvrir, et qui peut aider beaucoup les timides introvertis.
Tout le monde pourrait bénéficier de cette pratique là (on devrait le faire à l’école), même si ce n’est pas évident à initier à n’importe quel age.
Cela peut aider, par le jeu, à incarner différents rôles, à se mettre à différentes places, à avoir différentes communications, à travailler le paraverbal, et ce peut être vraiment très puissant.
La communication comme un défi d’incarnation
Ne pas perdre de vue que le fait de communiquer correspond vraiment au fait “d’incarner” nos pensées et nos énergies astrologiques natales dans le monde physique à travers le langage.
C’est une projection directe de tout ce que l’on est sur les autres, d’où l’importance de vraiment soigner cela au maximum, car cela fait partie intégrante de notre réalisation personnelle et de notre accomplissement social.
Il y a logiquement une tension interne qui s’établit entre notre monde intérieur (complexe, subjectif) et le besoin d’être compris dans le monde extérieur (tout aussi complexe mais objectif), et c’est “la charge et le soin” que l’on met dans cela qui peut nous aider à clarifier les choses au mieux (d’abord à l’intérieur de soi, puis ensuite dans ses mots).
D’abord en comprenant la difficulté de communiquer en elle même et ses multiples différents pièges possibles, puis en réfléchissant pour limiter au maximum cela.
Bien communiquer exige forcément une double présence, à soi et à l’autre, avec déjà une compréhension des multiples mécanismes en jeu qui peuvent nous égarer de plein de façons dans nos échanges, ainsi donc qu’un effort constant de dépassement des incompréhensions (volonté d’aller vers l’autre pour aller au delà des limitations et pour le cas échéant dissiper les malentendus).
Bien comprendre la communication, c’est aussi être plus capable de désamorcer les propagandes médiatiques et étatiques, donc c’est une arme redoutable pour s’élever et s’émanciper des dogmes.
Le bon point, c’est que l’on peut vraiment améliorer sa communication tout au long de sa vie !
Personne ne sera jamais “parfait” en cela, il y aura toujours des incompréhensions (même les plus grands publicitaires et marketeurs on fait des grosses boulettes dans leurs carrières de communicants), mais chaque relation peut représenter une occasion enrichissante et unique pour aller outre les échecs précédents… 🙂
Merci pour votre article qui tombe à pic 😊
toujours un plaisir de vous lire.
Avec plaisir 🙂
Un doute sur la compréhension du propos de mon interlocuteur m’amène toujours à reformuler son message : “Ce que tu exprimes est important. Et si j’ai bien compris, tu veux dire que …… (reformuler)”. Comme vous le disiez Christophe, cette écoute est fortement appréciée. Et elle le sera d’autant plus que la voix qui reformule exprime un réel intérêt aux propos de l’autre.
Ce même genre de propos en matière de partenariat, d’association, ou de contrat commercial est fort utile. Par le passé, cela m’aurait évité bien des désagréments.
Interroger sincèrement le partenaire commercial permet de clarifier. S’il ne parvient pas à le faire, alors peut-être que les termes du contrat cachent un vice-caché, etc.
Oui c’est une bonne pratique que vous avez Sylvain 🙂
Bien communiquer est très difficile, les exemples sont nombreux où on communique vraiment très mal en réalité.
Soit par inattention, mécompréhension, négligence ou autres, et nous aurions tous à gagner à faire un effort pour mieux communiquer 🙂
Ne serait ce que pour l’amélioration de la manière dont les autres nous perçoivent, mais aussi pour la qualité globale des échanges…